Avec un album tout frais Qocha, Lommsek revient dans les librairies après son album très apprécié La Ligne Zéro, sorti l’année dernière aux Editions Vraoum. Pourtant, cette fois point de crâne rouge, ni de tunnels secrets,…
Et comme aucune information n’avait filtré sur son blog avant la sortie, nous avons profité de sa présence au Festiblog pour lui poser quelques questions.
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EspritBD : Tu as crée ton blog en 2007 ? Et qu’est ce qui t’avait poussé à publier tes œuvres online ?
Lommsek : L’envie d’être lu, commenté, reconnu avec un peu de chance. Et sans vraiment trop se fouler. En quelques clics, vive la bd 2.0 !
EspritBD : Comment abordes-tu le numérique par rapport au format papier dans ton blog ? Et peux-tu nous donner ta vision de la bande dessinée dans 10-20 ans ?
Lommsek : Juste une différence de support. On peut exploser la mise en page, scroller, interagir dans les commentaires. Le format papier c’est plus contraignant, c’est plus long à produire, et les retours se font bien après, par les professionnels, et moins directement par les lecteurs.
Il restera des BD reliées sur papier, bien entendu. Mais l’offre dématérialisée va connaître un grand boom, je pense.
EspritBD : Révélation blog du Festival d’Angoulême en 2009, est ce que ce tremplin a eu une incidence sur ton travail et ta manière d’aborder le blog ?
Lommsek : Forcément, puisque j’ai pu éditer mon premier album sans passer par la case « recherche d’un éditeur ». Par contre, de travailler sur un album, ça prend beaucoup de temps. La fréquence de mes notes de blog s’en ressent.
EspritBD : Utilises-tu les outils numériques pour tes albums, je pense notamment à Qocha (édition Manolosanctis), puisqu’une partie est déjà numérisée sur le site de Manolosanctis ?
Lommsek : Je dessine mes albums au stylo noir direct, sans crayonnés, sur papier A4. Je me dis que ce que je perds en précision, je le gagne en vie, en sincérité. Sur Qocha, j’ai expérimenté une nouveauté : le pinceau sec, pour les textures (roches et végétation). Ça m’a bien plu. Le numérique intervient à la toute fin, pour les retouches et les couleurs. Contrairement à mon précédent album, j’ai utilisé sur Qocha un filtre maison pour casser la froideur informatique. Et atteindre un résultat plus authentique. La moindre des choses quand l’aventure se déroule en pleine nature.
EspritBD : Sociétés secrètes, angoisses d’un citadin et léger déplacement du réel vers le fantastique et l’absurde dans la Ligne Zéro, tu t’intéresses aujourd’hui aux Incas à travers les yeux d’un enfant ; quelles sont tes sources d’inspiration puisque les notes de ton blog sont plutôt des billets d’humeur ?
Lommsek : Après La ligne zéro, axée sur l’humour et les rebondissements à tiroir, j’ai voulu partir sur un projet beaucoup plus intimiste, en recherchant l’émotion et la sincérité. Bizarrement, ça m’amène en Amérique du Sud, au temps des civilisations précolombiennes. En fait, je suis parti d’une donnée historique assez connue : certaines civilisations amérindiennes sacrifiaient de jeunes vierges à la gloire du Soleil. D’accord, c’est moche ; allez hop, on passe à autre chose. Et à ce moment, j’ai dit : non, stop. L’Histoire passe au rouleau compresseur toutes les petites histoires du passé. On parle de jeunes filles assassinées, quand même ! Comment étaient-elles choisies ? Comment réagissaient-elles à l’annonce de leur sacrifice ? Avaient-elles conscience de leur rôle ? Avaient-elles envie de se rebeller ? Ou au contraire, c’était une évidence, un privilège même, de mourir pour son Dieu ? Je propose au lecteur de revenir sur place, à cette époque, d’entrer dans la maison de l’une de ces jeunes filles, et de l’accompagner, presque « caméra à l’épaule », jour après jour, jusqu’à la cérémonie du sacrifice. De suivre ses doutes, ses peurs, sa résignation. Et de remettre un peu d’humain dans tout cela, en fait.
Pour ceux qui en ont déjà l’eau à la bouche, je vous propose de découvrir les premières planches de Qocha en ligne avant d’aller agresser votre libraire pour qu’il ouvre à 3h du matin. C’est comme ça, des fois il y a des urgences. Des fois que vous ne soyez pas rassasiés, foncez l’Aimer sur Facebook.
C’est le bon moment également pour faire un tour sur son blog (celui-là même qui lui avait valu le prix Révélation Blog) et guetter les dates de dédicaces. Ou le suivre sur Facebook, Twitter, et Google+, voire regarder quelques épisodes des Autres gens.
Sinon pour les plus téméraires vous pouvez faire un tour ici.
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