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Concours de la BD Scolaire : l’élaboration de votre bande dessinée

Thierry Mary continue à vous donner des conseils sur votre participation au Concours de la BD Scolaire du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, après être revenu sur le règlement, et les sources d’inspiration. Il s’attaque aujourd’hui à l’élaboration de votre BD, entre autre dans le cadre collectif. Des doutes, des questions ? Rendez-vous ci-dessous !

De l'art de la composition, © Guillaume Cribeillet

De l’art de la composition, © Guillaume Cribeillet

T. Mary : Il est très facile de participer au Concours de la BD Scolaire organisé par la Caisse d’Épargne. Il n’y a pas d’inscription préalable, il suffit juste aux participants de renvoyer leurs planches, accompagnées du bordereau d’envoi avant le 1er mars à l’adresse suivante : Concours de la BD Scolaire « À l’École de la BD » CDDP Château de l’Oisellerie 16400 LA COURONNE. Nous avons déjà compilé sur ce blog tous les éléments nécessaires à cette édition 2012.

Le bordereau d’envoi des planches est très important dans la gestion de vos oeuvres car il permet de vous restituer à la fin du Concours vos planches originales et de vous faire parvenir vos dotations. Comme le concours distribue de nombreuses récompenses à la fois par région et par tranches d’âges, soyez vigilant quand vous complétez le bordereau d’envoi des œuvres, afin que vos planches participent bien dans la bonne catégorie et soient donc appréciées en conséquence.

Le concours est aussi ouvert aux structures spécialisées qui s’occupent d’enfants handicapés. Comme pour les autres catégories il est nécessaire de joindre le bordereau d’envoi avec les planches, nous vous conseillons d’envoyer également un petit mot précisant la nature de l’handicap afin de permettre au jury d’évaluer à sa juste valeur le travail réalisé par les élèves des classes spécialisées.

Pensez aussi à noter le nom, prénom, âge des participants au dos de chacune des planches, afin de faciliter le travail des personnes qui gèrent le concours, car chaque année nous recevons plus de 6 000 planches. Votre aide nous est donc très appréciable !

Les conseils de Thierry Mary pour les participations collectives 

Illustration de Guillaume Cribeillet/ ©Guillaume Cribeillet

Pas de panique, le travail en groupe ce n’est pas forcément la discorde ! © Guillaume Cribeillet

Le concours peut être collectif (à partir de deux personnes) ; gardez cependant en tête qu’impliquer tout un groupe dans un projet de bande dessinée peut s’avérer assez compliqué, l’idée pouvant faire fuir tous ceux qui n’ont pas le goût du dessin.

Mais n’oubliez pas, l’essentiel est de raconter une histoire, le dessin étant un des outils permettant de le faire : il est tout à fait possible de faire une image narrative qui fonctionne, pour peu que l’on arrive à stimuler l’imagination complice du lecteur.

Crayons Penelope Bagieu, Concours de la BD Scolaire, Angouleme

Par exemple, à l’école, dans certaines classes de primaires, un exercice consiste à donner un plan du quartier aux enfants. Sur ce plan, ils doivent tracer le parcours qui va de leur domicile à l’école, tout en annotant les endroits importants (la boulangerie, où l’on achète des bonbons), ou dangereux (un passage piéton). Cet exercice permet d’appréhender une carte, de se situer par rapport à l’école, de mieux comprendre son quartier. Mais bien plus encore, la ligne que l’on trace sur ce plan pour matérialiser un parcours est comme une ligne narrative : ce trait raconte une histoire et en le mettant en parallèle avec les autres parcours tracés, on peut les voir s’entremêler et créer des interactions entre eux. L’objectif initial de cet exercice, n’est sans doute pas de faire une image narrative, cependant, il est intéressant de voir qu’un simple trait sur un plan peut raconter une histoire et cela sans savoir dessiner.

Dans l’œuvre collective, chacun doit pouvoir s’exprimer et participer afin que tous puissent être fiers du résultat, le revendiquer et l’assumer.

 

Illustration Jeremy Langard / ©Jeremy Langard

En s’y mettant tous, tout est possible ! / © Jeremy Langard

Voici quelques étapes pour tenter de faire une création collective, chacun pouvant participer selon ses envies. Cette petite procédure qui permet d’impliquer tout un groupe sur un projet, la bande dessinée, fait appel à différents domaines créatifs : l’écriture pour le scénario, les dialogues, les inserts narratifs, les arts plastiques pour le dessin, la couleur,… et la mise en scène pour le choix des ambiances et des cadrages dans chaque case…

Première étape : l’histoire

Il faut d’abord écrire, choisir les personnages. C’est une étape où tout le monde peut participer. Puis parmi toutes les propositions en créer une nouvelle qui emprunte le meilleur de l’ensemble.

Seconde étape : les personnages

Il faut décrire les personnes, leurs caractères, et leur donner forme en fonction de leur rôle : c’est le casting!

Troisième étape : écrire le scénario

Mettre en place les dialogues, définir les lieux qui seront utilisés dans l’histoire finalisée, le nombre de pages et définir ce qui se passera dans chaque case.

Quatrième étape : se documenter

En fonction de ce qui est défini aux étapes précédentes, il faut rechercher des images, de la documentation, sur les lieux, l’époque, les habitations, les vêtements, les véhicules.

Crayon Penelope Bagieu, Concours de la BD Scolaire, Angouleme

Cinquième étape : la mise en scène

Afin de valider la mise en scène, il peut être utile de faire jouer comme dans un théâtre et dans la mesure du possible, les différentes scènes et choisir les moments les plus pertinents à reprendre au dessin.

N’hésitez pas à faire des photos de ces moments pour pouvoir y revenir plus tard.

Sixième étape : le rough (une ébauche, une esquisse)

Par petits groupes, faîtes différents rough, en utilisant tout ce que vous avez fait aux étapes précédentes : mise en scène, recherches sur les personnages, scénario case par case, documentation sur l’univers. Mettez en commun et faites les choix qui vous semblent les plus pertinents pour la compréhension de votre histoire.

Septième étape : essai de finalisation de cases

Faites deux ou trois cases finies, photocopiez les et pendant que certains font des essais de mise en couleur, d’autres avancent sur le dessin des pages, certains font les décors, d’autres les personnages, et d’autres encore l’encrage.

Huitième étape : le papier

Choisissez parmi les différentes propositions et finalisations des pages.

La finalisation d’une page est une étape à haut risque, et le choix du papier est essentiel.

Il faut choisir un papier relativement épais qui peut subir quelques dégradations comme le gommage intensif, ou le «grattage» pour corriger un encrage maladroit.

Si le papier choisi est trop fin, il finira parsemé de trous, et c’est un peu gênant.

Le papier c’est aussi le support sur lequel vous présentez votre œuvre, un bon choix mettra en valeur votre création.

Petit garcon Pénélope Bagieu, Concours de la BD Scolaire, Angouleme

Une fois le crayonné de votre page fini, faites en des copies sur un papier de qualité, gardez votre original de côté et travaillez sur une copie, de cette façon si vous ratez une case, vous ne serez pas obligé de tout reprendre à zéro, il vous sera même possible de juste découper une case et de la coller sur la feuille qui a subi un incident.

Si vous travaillez en numérique le choix du papier est tout aussi important. Il est assez rare que l’impression soit conforme à ce que vous avez à l’écran, il est donc nécessaire de faire différentes tentatives, certains papiers auront tendance à réduire les contrastes, d’autres à trop absorber l’encre. Dans la mesure du possible, essayez différents type de papier afin d’avoir le résultat le plus proche de ce que vous désirez proposer et méfiez-vous du papier photo dont le rendu est rarement adapté pour du dessin.

Thierry MARY

Biographie :

avatar Thierry MaryThierry Mary est le Directeur de l’Iconograf. Créé en 2003,  l ’Iconograf est organisme de formation à la bande dessinée situé à Strasbourg. Depuis 2009, cet organisme est présent à Paris sous le nom de CESAN. L’iconograf propose également une formation à distance.

Thierry dirige la collection d’ouvrages pédagogiques « les cahiers de l’image narrative » coéditée avec le CRDP d’Alsace, Il est aussi le co-fondateur des éditions ASTEURE.

 

Les liens:

L’icconograf : http://www.liconograf.com

atelier : http://www.liconograf.com/atelier

Asteure : http://www.asteure.fr

Cesan : http://www.cesan.fr

blog : http://www.ecolebd.com

Thierry Mary nous a déjà soumis  de précieux conseils sur les sources d’inspiration et le réglement du Concours de la BD scolaire.

L’article récapitulant les informations sur le concours de la BD Scolaire 2012 est consultable ici

Tous les articles sur la BD Scolaire sont regroupés ici

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