Dans l’univers de l’art contemporain, certaines figures laissent une empreinte indélébile, marquant les esprits par leur créativité et leur vision avant-gardiste. John Ronan, artiste et visionnaire, a su transcender les frontières de la création artistique, laissant derrière lui un héritage riche en innovations et en émotions. De 1962 à 2024, son parcours artistique exceptionnel a permis de révolutionner les codes, faisant de lui une figure incontournable de son époque.
Un Éditeur Passionné et Retentissant
John Francis Ronan, figure marquante du Comics Journal et ardent passionné de la bande dessinée, nous a quitté le 6 mai 2024 à l’âge de 62 ans. Bien que son passage à la rédaction du Comics Journal n’ait duré que trois numéros, son impact sur ses collègues restait indélébile. Ronan était connu pour sa personnalité vibrante et son accent de Boston prononcé qui résonnait dans les couloirs, créant une atmosphère unique et dynamique.
La Rencontre avec Eric Reynolds
Eric Reynolds, proche ami et collègue de Ronan, se souvient de leur première rencontre à l’Université de Californie à Irvine, où ils ont travaillé ensemble au journal étudiant The New University. Leur amitié s’est rapidement forgée malgré une différence d’âge de dix ans. Ronan, toujours un muckraker, était connu pour ses investigations intrépides, notamment une fois où il fouillait dans les poubelles de l’administration à 4 heures du matin, espérant trouver des informations compromettantes.
Une Éthique Anti-autoritaire
L’anti-autoritarisme de Ronan ne se limitait pas à sa jeunesse. Même à l’université, il s’attirait souvent des ennuis en défiant les règles, comme lorsqu’il garait volontairement sa voiture dans la place réservée du chancelier. Pour John, chaque parking réservé à l’administration représentait une atteinte à l’égalitarisme et aux idéaux de l’éducation publique.
Le Journalisme comme Vocation
Inspirant ses pairs à penser de manière critique, Ronan a durablement influencé plusieurs de ses amis universitaires qui deviendront écrivains et journalistes. Eric Reynolds se souvient d’un conseil inoubliable de Ronan : « Ce qui est plus important, c’est ce que toi tu en penses plutôt que ce que moi j’en pense. » Cette approche du journalisme a marqué la carrière de nombreux collaborateurs de Ronan.
De la Californie à Seattle
En quittant le Comics Journal pour se concentrer sur l’édition, Reynolds a persuadé Gary Groth d’embaucher Ronan comme son remplaçant. À Seattle, Ronan a redécouvert son amour pour la bande dessinée, notamment les comix underground et les caricatures politiques du XIXe siècle. Cette période effervescente lui a permis de s’engager pleinement dans une voie qu’il chérissait profondément : la recherche académique sur les comics.
Vers la Recherche Académique
Ronan a poursuivi des études supérieures à l’Université de Floride, où il a trouvé un mentor en la personne de Donald Ault, un éminent érudit des œuvres de William Blake et Carl Barks. Ronan a présenté des recherches lors de l’International Comics Art Forum, explorant des thèmes complexes avec une passion et une minutie remarquables.
Un Héritage Vivant
Malgré un parcours parfois semé d’embûches, John Ronan a continué à enseigner au Sequential Arts Workshop, poussant ses étudiants à aller au-delà des conventions. Hésitant au carrefour du formalisme académique, son approche était imprégnée d’un esprit critique aigu, bâti sur les fondements du déconstructionnisme et d’un scepticisme fervent face au capitalisme.
Ronan restera dans les mémoires comme un homme passionné et son influence sera ressentie durablement dans le monde des arts et des lettres. Sa voix, ses idées et son amour indéfectible pour le savoir continueront à inspirer ceux qui ont eu la chance de croiser son chemin.